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11 juin 2013 2 11 /06 /juin /2013 11:27

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Trouvé sur le site de Stan Pranin ce texte lumineux qui fournit le prétexte d'une traduction. Pas mal de gens maitrisent suffisamment l'anglais mais je pense aux handicapés du bulbe et ceux qui ont choisi Moldave en première langue.

 

Le texte original ici


C’est court et ça déménage, attachez vos ceintures.
 
 
 
Introduction de Stan san:
Le commentaire par Tom Collings sur l'article  Competitive martial arts training: “What you get, what it costs” (d'ailleurs essellent) fournit la matière de cet article. J'ai eu le sentiment que le propos de son auteur méritait une attention particuliere, notamment pour ceux qui encouragent la compétition dans les arts martiaux ou qui éprouvent le besoin de dénigrer l’aikido en tant qu’art martial.
 
 
 Et c'est parti.

 

 
En Février, j’ai fêté mes 25 ans de travail dans les rues du ghetto [à NYCity NdT] et j’aimerais arriver en vie à la retraite. Gagner n'a pas d'importance pour moi, la seule chose qui m’intéresse c’est la survie - c'est ma définition personnelle du mot GUERRIER. La plupart des styles ont un un point de vue valable et présentent aussi des faiblesses inhérentes. Vous devez être clair sur vos besoins personnels, puis choisir ce qui fait sens pour vous.
 
Il est vrai que le combat rapproché va souvent au sol, mais il est également vrai que dans la violence du monde réel, le sol est le PIRE endroit où se trouver. Vous pouvez facilement être coupé /poignardé et il est facile de se faire massacrer par les copains de votre adversaire.


Sans manquer de respect au MMA, mes entraînements en sparring du passé n’ont fait que renforcer ma vision tunnel, émousser ma vision périphérique (mon outil de survie essentiel) et ma sensibilité sur le champ de bataille.
 
Ce qui m'a été en revanche très utile ce sont les exercices d’O sensei tels Tai No Henko et les Kihon qui nécessitent des pivots immédiats sur l’arrière ou les déplacements latéraux hors de la zone mortelle (en face/devant). L’entraînement multidirectionnel aux armes comme Happo giri et les katas de jo qui nécessitent des changements de direction continuels se sont révélés également très utiles.
 
Les raisons du refus d'O sensei de rendre son Budo compétitif (d’inclure la compétition dans son Budo) ne sont pas SEULEMENT philosophiques, elles sont aussi TACTIQUES. Il avait vécu le combat réel [polysémie ici, la phrase peut aussi vouloir dire: son propos était le combat réel, ce qui revient au même somme toute] et ses éléves partaient au combat [ici encore: il envoyait les soldats qu’il entraînait au combat]. Il savait que tout sparring retire de l’esprit / diminue la conscience / la vision / la sensibilté du champ de bataille (la rue) et le fait passer en mode JEU, à savoir concentrer son attention sur une personne unique… mon adversaire / compétiteur et une direction seulement… EN FACE.
 
 
Si vous pouvez vous permettre de porter votre concentration totale sur l'avant, c'est un jeu, pas le combat. Vous en arrivez à compter sur l'arbitre pour surveiller votre dos et vous protéger des autres si vous allez au sol. Je ne suis pas opposé au MMA parce que la discipline serait brutale, laide et dépourvue de tout rituel Budo ou shugyo qui apporte à l'esprit calme et clarté. J’admets que mon opinion est biaisée; mon grand-père a été tué par le côté dans une bagarre, et mon partenaire [binôme de police] a été agressé par l'arrière.
 
 
JE NE PEUX PAS M’OFFRIR LE LUXE DE LA VISION TUNNEL QUE TOUTES LES FORMES DE COMPETITION INSTILLENT. Je laisse ces jeux aux jeunes athlètes et à mes camarades sportifs.
 
Une fois à la retraite, je tenterai de ramener une coupe de mini golf !





J'avais prévenu: ça déménage.


Ecouter les histoires, bénéficier de l'expérience.


1. Je ne supporte plus les démos d'aïkido un contre un, règlement de comptes à OK Corral, Far west pardon Far East. On y met en scène une gentille chorégraphie idéalisée qui concentre et résume et pérennise tous les problèmes de l'aïkido "moderne" disons contemporain.
On objectera que justement c'est de la démo et donc que c'est idéalisé consciemment mais on voit trop de tori qui jouent au guerrier sur des ukes masochistes pour ne pas y voir l'expression d'un narcissisme plus ou moins impuissant selon les démonstrateurs.


Le bois ne rend pas les coups. Basta.


2.  Le sparring c'est bien mais ses limites sont réelles. Ca éduque le cuir et l'esprit, ça apprend à faire gaffe et c'est déjà bien. Je comprends quand même mal comment et pourquoi il n'y a pas une épreuve de sparring et/ou de multidirectionnels au-delà de la saisie d'épaules au shodan d'aïkido, sans doute pour ne pas recaler trop de gens.


3. L'aikido aujourd'hui est contaminé par le principe de compétition et de spectacle sans même s'en rendre compte. Le un contre un est au fond l'essence du sport dont la soumission (et la contribution) à l'idéologie capitaliste n'est plus à démontrer, passons. Et je préfère ne pas parler des Combat Games qui portent bien leur nom. Certains jours je me dis que les situationnistes avaient tout compris et prévu: "Tout ce qui était directement vécu s'est éloigné dans une représentation".
Guy Debord, hélas, heureusement, hélas.


Entre O sensei qui refuse une démo pour ne pas présenter un mensonge (et plutôt que le traiter de coquetterie, pourquoi ne pas lui faire confiance?) et la grande foire des Demo annuelles, 155ème International Truc Bidulle, on se dit que le spectacle est passé par là.


4. A force de faire du un contre un, on oublie toutes les autres directions. A moins que la réalité ne nous le rappelle durement. C'est ici que les "kata" se révèlent précieux pour peu qu'on les connaisse au-delà des apparences Youtube.


5. Il est réconfortant de constater par l'expérience d'un pro que tai no henka est véritablement l'exercice premier de l'aïkido et que la sortie de ligne d'attaque est un impératif contrairement à ce qui se voit parfois où tori accepte la frappe dans l'espoir naïf ou délirant d'absorber quoi que ce soit, par exemple un shomen ou yokomen de la part de quelqu'un qui veut sa peau.


6. Dernier point. J'aime bien le MMA de loin. J'admire la dose de courage et/ou/plus d'inconscience nécessaire pour aller se fritter avec un adversaire bien entraîné et qui a aussi envie de faire fortune. Mais je crois que je n'aurais pas non plus beaucoup aimé les Jeux du Cirque: tous les romains loin de là n'y allaient pas, sauf lorsque les Jeux servirent de spectacle à une société qui s'aveuglait sur son état de santé réel…


7. Merci TOM.




Gambarimasho.





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